La plupart des gens sont démunis devant une rupture.

Je ne parle pas des gens qui vivent la rupture, mais bien de l’entourage de quelqu’un qui vit une rupture.

Depuis des milliers d’années, le protocole social qui entoure une naissance, un mariage, une mort, la sortie de l’adolescence est tellement rodé que plus personne ne se pose de question, et « le groupe » sait très bien accueillir ces événements et accompagner les personnes concernées dans leur épreuve ou leur bonheur, selon le cas.

[sociallocker] Ainsi, après avoir proposé des solutions à l’emporte pièce comme « change-toi les idées » ou « n’y pense plus », l’entourage ne fait généralement qu’attendre la fin de votre souffrance.

Et se livre à de savants calculs pour déterminer à partir de quand vous devriez « arrêter de souffrir ».

Ca et là, on trouve des théories qui expliquent qu’on ne peut raisonnablement se remettre d’une rupture qu’après une période comprise entre la moitié et le tiers de la relation passée, selon les versions.

Ces théories sont beaucoup plus dangereuses qu’il n’y parait. Elles fleurent bon le bon sens populaire et sont très séduisantes à priori, puisque la statistique prêche pour leur justesse.

Cependant, un lien étroit est insidieusement fait entre rémission et arrêt de la souffrance. En effet, à en croire cette idée, on ne peut juger s’être remis d’une rupture qu’à la condition de ne plus en souffrir?

Or, n’importe quel parent divorcé vous le dira, on peut très bien « être passé à autre chose » et pourtant souffrir quotidiennement d’une rupture passée. En ce qui me concerne, lorsque mes enfants en ont eu l’âge, je leur ai préparé une soirée ciné surprise, et j’avais l’intention de leur montrer « E.T. » qui m’avait beaucoup ému enfant. Au début du générique, quel crève-coeur ça a été de les entendre me dire d’un air blasé : « Ah, oui, on l’a déjà vu chez maman… » La souffrance que j’ai ressenti à ce moment là, toute désolante qu’elle puisse être, n’est pas un indicateur de « ai-je bien digéré ma rupture ? »

Laissez moi faire un aparté sur le moyen le plus sur d’entrer en dépression : Se fixer des objectifs inatteignables. Prenez n’importe quel golden boy ou patron du CAC40 pétri d’orgueil, et mettez-lui dans la tête qu’il n’est personne tant qu’il n’est pas président des Etats Unis, vous n’attendrez pas longtemps avant d’observer les premiers signes de déprime, indépendamment de sa réussite « objective ».

Par extension, si lors d’une rupture, vous partez avec des idées reçues comme « ma relation a duré deux ans, à l’hiver prochain, ça ne doit plus me faire souffrir ! », vous commettez une double erreur.

  1. Vous utilisez comme seul indicateur votre souffrance pour juger de votre état général; la souffrance n’indique rien d’autre qu’elle-même, et il y a des personnes empêtrées dans leur rupture qui ne souffrent pas spécialement plus que des personnes « remises » qui continuent de souffrir par épisodes.
  2. Vous vous fixez un objectif temporel arbitraire sur lequel vous n’avez aucune prise. C’est aussi imbécile que de dire « Si à 50 ans t’as pas de Rolex, t’as quand même raté ta vie » (merci Jacques Séguéla)

C’est bien gentil tout ça, mais concrètement ?

Que pensez-vous de votre propre rupture ? Vous fait-elle souffrir ?

Accepter votre souffrance comme un état d’âme en l’embrassant pour mieux la laisser partir une fois pleinement ressentie, c’est si grave que ça ? C’est si improbable ?

Se remettre d’une rupture, c’est un sprint ou une course de fond ? On gagne une médaille ?

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A propos de l’auteur

Je m’appelle Basile Bernard ! Je suis l’auteur du programme "Surmonter un rupture amoureuse" et j’ai aidé plus de 4000 personnes dans leur rupture. Voici "Surmonter une rupture amoureuse en 43 jours".